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La force de l'arbre
Je ne sais pas si vous êtes comme moi, mais lorsque je me trouve au pied d'un de ces grands arbres je ressens comme une puissance en le touchant, ah si il pouvais parler, je pense que celui-ci nous en raconterais des choses.
Il est grand, fort et très vieux, il a dut en voire du monde au fil de ces années et des générations aussi...
Bonne journée, Cigalette
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Commentaires
Bonjour chère Francine. Moi aussi j'aime les arbres ; ta photo est superbe !! Je t'embrasse bien fort. Bonne journée. Francine Clio .
J'adore aussi les arbres et toute la nature, ta photo est très belle on a l'impression que l'arbre est en train de s'élever...
4PascalSamedi 2 Août 2014 à 22:35Bonsoir Cigalette,
La manière dont vous avez pris la photo donne encore plus l'impression de force et de puissance de ce bel arbre.
J'aime beaucoup les regarder comme ça, en étant à leur pieds, on se sent tout petit et fragile.
Bonne nuit
Bonjour Lili, quel jolis poème je l'aime beaucoup je vais le mettre sur ma page Facebook, merci, je ne te trouve pas drôle du tout moi aussi il y a un arbre près de la rivière chaque fois que je passe je vais poser mes mains dessus, j'aime sentir la rugosité de son écorce, et je lui demande de me donner un peu de sa force pour continuer mon chemin.
Je te remercie et te souhaite un bon dimanche
Merci clio pour la jolie photo je la mettrais un jour en bannière si tu le permet elle est superbe, gros bisous et bon dimanche
Bonjour Livia, j'aime prendre les arbres ainsi postée contre lui a son pied il dégage une force et moi je me sent bien petite à côté, merci bon dimanche
Bonjour Pascal, oui j'aime prendre les arbres ainsi en hauteur, ont sent bien alors la force et la grandeur de celui-ci.
J'aime aussi poser mes mains sur l'écorce il me semble alors qu'il me transmet un peu de son énergie.
Bon dimanche mon ami et merci
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un poème que j'aime beaucoupbonne journée grise icibisous bisous
L’arbre
Tout seul,
Que le berce l’été, que l’agite l’hiver,
Que son tronc soit givré ou son branchage vert,
Toujours, au long des jours de tendresse ou de haine,
Il impose sa vie énorme et souveraine
Aux plaines.
Il voit les mêmes champs depuis cent et cent ans
Et les mêmes labours et les mêmes semailles ;
Les yeux aujourd’hui morts, les yeux
Des aïeules et des aïeux
Ont regardé, maille après maille,
Se nouer son écorce et ses rudes rameaux.
Il présidait tranquille et fort à leurs travaux ;
Son pied velu leur ménageait un lit de mousse ;
Il abritait leur sieste à l’heure de midi
Et son ombre fut douce
A ceux de leurs enfants qui s’aimèrent jadis.
Dès le matin, dans les villages,
D’après qu’il chante ou pleure, on augure du temps ;
Il est dans le secret des violents nuages
Et du soleil qui boude aux horizons latents ;
Il est tout le passé debout sur les champs tristes,
Mais quels que soient les souvenirs
Qui, dans son bois, persistent,
Dès que janvier vient de finir
Et que la sève, en son vieux tronc, s’épanche,
Avec tous ses bourgeons, avec toutes ses branches,
- Lèvres folles et bras tordus -
Il jette un cri immensément tendu
Vers l’avenir.
Alors, avec des rais de pluie et de lumière,
Il frôle les bourgeons de ses feuilles premières,
Il contracte ses noeuds, il lisse ses rameaux ;
Il assaille le ciel, d’un front toujours plus haut ;
Il projette si loin ses poreuses racines
Qu’il épuise la mare et les terres voisines
Et que parfois il s’arrête, comme étonné
De son travail muet, profond et acharné.
Mais pour s’épanouir et régner dans sa force,
Ô les luttes qu’il lui fallut subir, l’hiver !
Glaives du vent à travers son écorce.
Cris d’ouragan, rages de l’air,
Givres pareils à quelque âpre limaille,
Toute la haine et toute la bataille,
Et les grêles de l’Est et les neiges du Nord,
Et le gel morne et blanc dont la dent mord,
jusqu’à l’aubier, l’ample écheveau des fibres,
Tout lui fut mal qui tord, douleur qui vibre,
Sans que jamais pourtant
Un seul instant
Se ralentît son énergie
A fermement vouloir que sa vie élargie
Fût plus belle, à chaque printemps.
En octobre, quand l’or triomphe en son feuillage,
Mes pas larges encore, quoique lourds et lassés,
Souvent ont dirigé leur long pèlerinage
Vers cet arbre d’automne et de vent traversé.
Comme un géant brasier de feuilles et de flammes,
Il se dressait, superbement, sous le ciel bleu,
Il semblait habité par un million d’âmes
Qui doucement chantaient en son branchage creux.
J’allais vers lui les yeux emplis par la lumière,
Je le touchais, avec mes doigts, avec mes mains,
Je le sentais bouger jusqu’au fond de la terre
D’après un mouvement énorme et surhumain ;
Et J’appuyais sur lui ma poitrine brutale,
Avec un tel amour, une telle ferveur,
Que son rythme profond et sa force totale
Passaient en moi et pénétraient jusqu’à mon coeur.
Alors, j’étais mêlé à sa belle vie ample ;
Je me sentais puissant comme un de ses rameaux ;
Il se plantait, dans la splendeur, comme un exemple ;
J’aimais plus ardemment le sol, les bois, les eaux,
La plaine immense et nue où les nuages passent ;
J’étais armé de fermeté contre le sort,
Mes bras auraient voulu tenir en eux l’espace ;
Mes muscles et mes nerfs rendaient léger mon corps
Et je criais : ” La force est sainte.
Il faut que l’homme imprime son empreinte
Tranquillement, sur ses desseins hardis :
Elle est celle qui tient les clefs des paradis
Et dont le large poing en fait tourner les portes “.
Et je baisais le tronc noueux, éperdument,
Et quand le soir se détachait du firmament,
je me perdais, dans la campagne morte,
Marchant droit devant moi, vers n’importe où,
Avec des cris jaillis du fond de mon coeur fou.
Emile Verhaeren